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13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 11:49

Vendredi, j'étais en Team Building à Liège.

Je vous épargne les détails sur notre formation de la veille (long et pénible, un peu comme le domptage d'escargots).

Première activité: Skydive chez http://fly-in.be/

Le principe consiste à sauter sur une énorme soufflerie et s'envoler...un peu.

Alors, je vous le dis tout de suite, ça fait peur avant, on tremble au moment de se lancer mais c'est le pied. Une étonnante sensation de liberté et de montée d'adrénaline. Le premier saut a duré 75 secondes et pourtant, il m'a semblé que j'en avais bien profité, comme si j'avais vraiment vécu ces 75 secondes pleinement.

Le moniteur est resté avec moi pendant les deux sauts, pour le premier l'objectif était de me permettre de "voler" seule, pour le second, en se joignant à moi, il nous a fait monter bien plus haut. Enivrant, grisant, une très chouette expérience.

Nous avons mangé des boulets à la liégeoise au "Le dernier ragot", spécialiste de la chose. Petit bistro sans prétention, bon boulet, bonnes frites mais pourquoi nous installer à 11 sur une table de 8? Certes, on était là pour un team building mais un peu d'espace n'a jamais fait de mal à personne surtout que le restaurant n'était pas complet...

(il apparait qu'un boulet, c'est une grosse boulette...)

Nous quittons le restaurant pour rejoindre la voiture qui nous mènera à la prochaine activité surprise. En chemin, ma collègue Laurence, infirmière pendant 15 ans aux soins intensifs, s'arrête, se précipite vers une vieille dame toute blanche, la peau cireuse et crie "Qu'on la couche par terre". La femme avait fait un arrêt cardiaque, elle ne respirait plus. Nous étions dans la rue, au coin d'un café. Elle s'appelle Julienne, elle allait fêter ses 80 ans en décembre. Ce même jour, ma grand-mère fêtait ses 80 ans. Les mêmes cheveux gris, le même look (sauf que ma mamy a une passion coupable pour les chaussures à talons très hauts, contrairement à Julienne qui avait adopté une chaussure confortable). L'ambulance est arrivée rapidement, Laurence avait pratiqué le bouche à bouche pendant qu'un type faisait un massage cardiaque. Les pompiers ont pris le relais, on nous a donné des nappes pour faire une sorte de paravent autour de Julienne, j'ai tenu la nappe pendant ce qui m'a semblé être une éternité. J'attendais comme dans un ralenti interminable que Julienne se relève, qu'elle se mette à tousser, je regardais son fils hébété, qui était venu manger un petit bout avec sa maman et qui la voyait sur le pavé, la blouse coupée en deux, confiée à des inconnus qui disposaient des machines étranges autour d'elle.

Laurence a été admirable, elle a aidé les pompiers et quand elle n'a plus pu être utile, elle a rassuré le fils, expliquant chaque action des ambulanciers.

Julienne ne s'est pas réveillée, ils ont réussi à retrouver un rythme cardiaque mais rien de régulier. Le fils a donné des nouvelles à Laurence ce week-end, Julienne était en vie mais dans le coma.

L'ambulance a emporté Julienne et son fils et nous avons repris le chemin de la voiture. Laurence a expliqué ce qu'elle avait fait et pourquoi, Edith, Aude et moi, nous nous étions senties si impuissantes et tristes aussi. Tristes de constater qu'une vie ça peut s'arrêter comme cela, un vendredi ensoleillé, en terrasse.

Je me dis qu'à la place de Julienne, je serais ravie. Elle a terminé sa vie, près de son fils, en sirotant un café ou un verre de vin blanc, un jour de soleil. Grâce à Laurence, son fils a été rassuré et elle a été prise en main dès que possible.

Nous avons regagné la voiture dans un état de stress hallucinant, Edith conduisait, un jeune fou s'est presque jeté sous sa voiture en traversant au rouge, Edith a évité l'accident.

C'est dans un état de nerf déplorable que nous sommes arrivées en retard à l'activité suivante.

Un escape game chez http://getoutliege.be/fr/

J'étais ravie de tester un escape game depuis qu'Armalite nous en faisait les louanges sur son blog. Deux éléments ont cependant joués contre nous. Mon état mental proche de saturne ou de l'huitre pas fraîche, impossible de me concentrer sur les énigmes après l'épisode Julienne.

Et le fait que dans notre équipe, personne n'avait l'esprit de compétition.

Chacun a fait du mieux qu'il a pu mais il nous manquait le mentor, le dynamique, le convaincu, le grand gagnant.

Nous avons testé la Panic Room et n'avons pas réussi à résoudre l'énigme dans le temps imparti...

J'ai apprécié la créativité, la gentillesse de l'équipe qui prend visiblement beaucoup de plaisir à faire cela, le décor (et l'imagination qu'il a fallu pour mettre cela en place) mais j'ai regretté le fait qu'il soit impossible sans l'aide de la voix dans l'écran de résoudre l'énigme seuls.

Après cela, nous sommes rentrés à Bruxelles.

J'avais à peu près réussi à contenir mes émotions, une larme s'était échappée de mes yeux pendant que nous cachions le corps de Julienne avec une nappe, j'ai continué à parler etc mais une fois seule dans ma voiture, j'ai été submergée par l'émotion et j'ai sangloté pendant un heure dans le parking du Cora (quitte à le faire, autant le faire avec style, n'est-ce pas)? Après des courses pathétiques, j'ai rejoint la maison et j'ai trouvé la force d'appeler ma grand-mère d'une voix joyeuse. Nous avons ri au téléphone, nous étions le 09 Septembre 2016, elle avait 80 ans et jusqu'à présent, tout allait bien.

Bref, une sacré journée.

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