j'accouchais (avec péridurale et tout le tralala) d'un bébé sans vie.
J'ai revécu tout le week-end, le samedi 10 avec la prise de médicament, le dimanche 11 où il a cessé de bouger, le lundi 12 avec une séance de médiation particulièrement cruelle et l'entrée à l'hopital en soirée, dans une aile à part, le mardi 13 avec l'accouchement, mon corps et mon coeur qui partent en cacahuète.
Je revois Julien avec le gros sweat que je porte actuellement, couché sur le lit d'â coté. Complètement fermé. Je revois les jours qui ont suivi, ceux où j'ai cru que nous allions nous perdre en plus du reste. (La perte d'un enfant est la seule perte ou l'autre souffre autant que vous mais pas de la même façon).
Je ne peux pas dire que cela fait toujours aussi mal, mais ça fait toujours très très mal. Avec un peu de chance, ça fera moins mal l'année prochaine. Ma copine D qui a connu le même genre de drame, il a longtemps m'a dit qu'il lui avait fallu 11 ans pour ne plus y penser à la date D. Qu'elle y avait pensé à la fin du mois mais n'avait pas ressassé ce jour-là.
A part cela, la grossesse suit son cours, elle devrait arriver dans 17 jours. cela devient physiquement vraiment inconfortable, je continue à travailler car quand je ne travaille pas, je ressasse et je finis toujours par pleurer. De plus j'ai la première étape chez la psy pour Oscar la semaine prochaine, j'aimerais tenir jusque là.
On me dit que je dois me calmer, me reposer, éviter le stress, je veux bien mais comment? qu'est ce que je laisse tomber? j'arrête de bosser et je pleure? je ne fais pas appel pour Oscar?
Et je me rappelle que l'enfer est pavé de bonnes intentions.