Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 22:11

Quelques semaines sont passées depuis mon dernier post.

Globalement, je vais bien.  Physiquement, ça va bien, ma thyroide a du être rééquilibrée, je perds encore un peu de poids (ce qui me vaut une taille 36, la classe), ça va très bien avec Julien (nous avons dépassé le stade surréaliste du " j'emménage avec quelqu'un que je ne connais pas), Oscar est en bonne santé et pousse tout droit et avec le sourire.

Nous avons trouvé une chouette maison à louer et nous déménageons la semaine prochaine. Nous en sommes à la phase où l'on s'interroge sur la peinture du salon et le modèle de canapé.

J'ai trouvé un nouveau job à Bruxelles, l'ambiance est sympa et le job amusant la plupart du temps, pour la première fois, j'ai envie de m'investir dans une entreprise, une vraie révolution.

Pourtant, les jours sans Oscar sont toujours difficiles et j'ai la gorge serrée (pour ne pas dire les larmes aux yeux) à chaque fois que je dois lui dire aurevoir.

Quant à Pierre, je pense que je gère de mieux en mieux ou plutot disons que je suis de moins en moins souvent à terre, pliée en deux par une douleur aussi déchirante que soudaine. J'apprends à accepter. Je suis passée par une phase de tristesse absolue mais doucement ça va mieux.

Je n'arrive toujours pas à en parler, surtout parce que je ne sais pas quoi dire, parce que je n'ai pas envie de raconter, peut-être parce que j'en suis incapable sans m'effondrer, je ne sais pas. Mais je me suis remise à voir du monde, doucement je réapprends à avancer et ça, c'est très positif.

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 13:14

J'ai un papa formidable. Ma mère est extraordinaire (dans les deux sens du terme). Il n'y avait pas moyen que je sois normale. CQFD.

J'ai également quelques vrais amis, un fils en bonne santé et quelqu'un qui m'aime tous les jours à mes côtés.

Globalement, j'ai plutôt de la chance.

 

ça peut paraitre un peu fou au vu des différents épisodes mais une de mes petites phrases automatiques, vous voyez ces petites phrases que notre cerveau nous envoit quand on ne reflechit pas, l'une des miennes, la plus fréquente sans doute est "on ne peut pas toujours avoir de la chance", très honnêtement, je l'adore, cela prouve que tout au fond de moi, vis une véritable optimiste.

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 13:04

L'intervention s'est bien passée et je m'en remets aussi bien que possible. Le personnel de l'hopital a été parfait et j'ai même été leur chercher des chocolats pour les remercier (à l'art du praslin, c'est vous dire).

Nous avons vu le cassis, il était tout petit (la taille de la main de Julien) et très rouge (car sa peau n'était pas encore tout à fait formée). il avait l'air serein, les bras croisé, les jambes repliées, il avait un petit sourire sur le visage. Petit sourire que j'ai revu sur le visage de son père le lendemain, un sourire un peu triste mais plein d'amour, un sourire quand même.

Le voir serein, sans trace de souffrance est ce qui m'a le plus aidé.

Depuis, j'apprends à survivre, je passe beaucoup de temps avec Oscar, et contrairement à ce que je croyais cet évènement m'a rapproché de Julien, vendredi, nous irons visiter une maison à louer, la vie continue. Pierre me manque, chaque jour, chaque minute mais chaque fois que mon cerveau envisage de retourner dans le grand huit, j'en reviens à la même conclusion, ça m'aide aussi.

Je recommence à chercher du boulot, je fonctionne, je ne pleure plus tous les jours, je choisis qui je vois (rien de personnel mais j'évite les femmes enceintes et la pitié, surtout pas de pitié, ça n'aide personne, j'ai besoin qu'on fasse comme si je n'étais pas morte en même temps que lui pour réapprendre à vivre, comprendra qui peut, pour l'instant ce n'est pas mon combat.)

 

Je vous remercie pour vos messages de soutien, n'oubliez pas, ce soir, demain et chaque jour d'aimer ceux que vous aimez, de le leur dire, de les serrer dans vos bras et de vous souvenir que la vie est belle.

Partager cet article
Repost0
12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 18:33

Hier, j'ai finalement appelé mon papa pour m'aider à prendre ces trois petits comprimés qui allaient arrêter ma grossesse.

J'ai commencé par pleurer tout mon chagrin, j'ai ensuite écrit une lettre à mon fils Pierre sur un l'air de "God only knows" (parce que franchement, que vais-je devenir sans lui). J'ai cherché un pull doux pour qu'on l'emportepour qu'il ait un peu de nous, quelque soi sa destination, un pull symbolique pour son papa et moi. j'ai mangé et j'ai occupé mes mains en faisant mon repassage en retard tout en regardant la saison 4 de Downtonw Abbey.

Papa est arrivé vers 14h. Nous avons parlé, nous avons pleuré, nous avons ri aussi. On a réenvisagé chaque possibilité etc...

Peu après 15h, j'ai été chercher la tablette qui contenait les médicaments.

Nous étions assis côte à côte sur le canapé, je me suis assise sur le sol et tout en parlant de tout et de rien, j'ai déballé les cachets. Ils sont restés longtemps devant moi et ensuite, parce que c'est exactement pour cela que je l'ai appelé et qu'il est venu, il a mis sa main sur mon épaule et m'a dit qu'il était temps pour moi de les prendre et nous avons de nouveau pleuré. Il a dit qu'il donnerait n'importe quoi pour être à ma place et j'ai dit que je préfèrerais mourir, il a dit "mais tu ne peux pas faire cela".

Alors je lui ai demandé comment allaient Papy et Mamy et pendant qu'il racontait, j'ai pris la première pillule, suivie de la seconde et de la troisième. J'étais presque calme. Je me suis ensuite levée et j'ai continué mon repassage et c'est là que j'ai senti le bébé bouger. Tout s'est effondré à nouveau, j'ai demandé  à papa de continuer à parler afin que je me calme et je me suis calmée.

Les médicaments ont eu des effets secondaires, j'ai eu des nausées, des sensations d'évanouissement, terriblement envie de dormir etc...

Olivier a déposé Oscar vers 19h et nous sommes rentrés chez mes parents, Julien est venu nous y retrouver. Mis à part les aspects physiques liés aux effects secondaires, je n'ai pas passé une mauvaise soirée, le fait est que quand Oscar est là, tout va mieux.

Cette nuit, le cassis a beaucoup bougé et je n'ai pas dormi. Mais depuis ce matin, je ne le sens plus bouger.

J'ai préparé mon sac pour l'hôpital, le pull à rayures bleues au dessus.

Ce matin, j'ai expliqué à Oscar, que son petit frère Pierre était malade et qu'il n'allait pas naître et que cela me rendait vraiment triste, j'ai proposé à Oscar que nous lui fassions un câlin pour lui dire aurevoir; Oscar était dans mes bras, blotti contre mon ventre et j'ai pleuré en disant un autre aurevoir au cassis. Ensuite Oscar a quitté son air sérieux et est redevenu le petit garçon souriant que je connais, m'a tendu son livre et nous avons lu. La vie continue (God only knows what I's be without you, though life will go on...)

Je sais que je n'ai pas beaucoup vécu et je n'ai rien vécu de vraiment dramatique, j'en conviens mais hier a été le jour le plus difficile de ma vie. J'ai de la chance, je ne l'ai pas vécu seule. C'est déjà ça.

Partager cet article
Repost0
11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 11:29

15h

Mercredi, le résultat du test a été confirmé. Le cassis est trisomique.

Aujourd'hui (samedi) à 15h, je prendrai trois petits médicaments blancs qui vont interrompre la grossesse.

Lundi soir, après la médiation avec Olivier au sujet de la garde d'Oscar, je vais rentrer à l'hopital. Mardi matin, on provoquera l'accouchement. J'ai demandé la péridurale car il y aura un vrai travail avec contractions etc...entre mardi et mercredi en fonction du temps que cela prendra, je rentrerai chez moi.

Julien est rentré à Paris, il a besoin de ça et le plan que j'avais pour ne pas rester seule aujourd'hui est tombé à l'eau à cause d'un chat malade. Je suis seule à la maison et je ne sais pas encore comment je vais gérer. Je pourrai appeler des copines, rentrer chez mes parents etc mais je n'ai pas encore trouvé ce qui pourrait me faire du bien. je cherche.

Après une visite chez ma psy, je sais comment je vais essayer d'aborder la chose. En pleine conscience et avec amour même si cela peut sembler dingue. Si je m'écoutais, si j'étais égoïste, si je ne pensais qu'à moi, à me protéger, je garderais le cassis. Je n'ai envie de rien d'autre, une partie de moi hurle qu'on s'en fout qu'il soit handicapé que mon amour le protegéra de tout, que je sacrifierais tout pour l'épargner, que je serai assez forte, que je pourrais gérer contre tout contre tous, que je veux que mon fils vive! Que je ne supporterais pas de faire cette intervention, que je veux mon bébé.

mais, je ne suis pas seule et je ne suis pas égoiste. Si je pouvais échanger ma vie contre la sienne, certes je serai un peu triste de ne pas le connaitre et de laisser Oscar si jeune mais je ne doute pas que je le ferais.

Je vais donc vivre chaque minute de cette aventure, en pensant à lui, en lui donnant tout l'amour que j'ai pour lui, en l'accompagnant jusqu'au bout alors peut-être, peut-être que je réussirai à survivre et à me pardonner. peut-être.

 

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 21:45

Il y a des années, dans un reportage télévisée, j'ai entendu PEV dire que le moment le plus difficile dans la vie d'un homme est celui où il doit prendre une décision. J'ai longtemps pensé que c'était vrai. Je pense désormais que la difficulté est d'assumer la décision prise.

Avant de faire le NIPT (ou NIFT, test non intrusif qui consiste à compter les chromosomes sur base d'une prise de sang), Julien et moi, nous nous sommes demandés ce que nous ferions si les résultats étaient mauvais. Nous étions d'accord, nous ne nous sentions pas assez fort pour assumer un enfant malade.

Evidemment, quand nous avons eu les résultats, le choix a été moins clair. Le fait est qu'il n'y a pas de solution heureuse. Soit nous prenons une décision horrible sur le court terme, et qui nous poursuivra toute notre vie, Julien n'aura peut-être jamais d'enfant et je vais devoir vivre avec cela et subir une intervention que je n'arrive même pas à imaginer. L'autre décision est dure sur le long terme, Julien s'est un peu renseigné sur la trisomie 21, il n'y a pas qu'un impact mental, il est également physique (malformation cardiaque etc...), quelle vie aura cet enfant, quelle vie aurons-nous? cela suffira-t-il que j'arrête de travailler pour m'occuper de lui, quelle vie aura Oscar?

J'ai beau retourner le problème dans ma tête autant fois que mes neurones le permettent, je ne trouve pas de solution, je ne peux rien changer, je ne peux même pas espérer, je dois choisir entre deux horreurs absolues.

Après avoir pleuré énormément, avoir reflechi, s'être éffondrés etc nous sommes toujours dans l'idée que l'intervention est la moins mauvaise option. Ce choix ne demande et ne tolerera aucun commentaire. Il est personnel. Bien qu'il soit absolument inhumain, en tant que parents, nous avons décidé que pour notre famille, il valait mieux que le cassis ne naisse pas.

Ce jeudi, j'ai fait une amniosynthèse et j'aurais la confirmation du résultat cette semaine.

Vous dire qu'une partie de moi ne prie pas tous les dieux, les saints, les rebouteux, les anges, les esprits et la force cosmique pour que ce résultat soit autre que cela que je crains serait vous mentir, mais j'essaie de ne pas espérer. J'essaie de ne plus me penser enceinte, chaque fois que je sens quelque chose dans mon ventre, je me dis que ce sont mes intestins, etc...

Etrangement, comme nous pensions qu'il s'agissait d'une fille alors qu'il s'agit d'un garçon, cela m'aide. La fille que j'attendais n'existe déjà plus.

J'ai également appelé ma copine D, qui est la seule personne de ma connaissance à avoir vécu la même situation, elle m'a dit "même si tu as l'impression que tu ne vas pas survivre, tu vas survivre"... chaque fois que je sens que je ne vais pas avoir la force de me relever, d'avancer, j'y pense et cela me donne du courage.

Mais ce que je ne dirai qu'ici, ce que je ne parviendrais jamais à dire aux gens qui m'entourent, ce qui me fait le plus mal, ce que je ne parviens pas à gérer, qui me brise le coeur, c'est que quelque soit la raison, mon fils le cassis va mourir seul. Je ne pourrais pas l'aider, lui tenir la main, le consoler, faire en sorte qu'il n'ait pas peur, lui dire que je l'aime, lui demander pardon, l'embrasser, l'accompagner, me sacrifier à sa place, bref être sa mère... non, il sera tout seul. Je ne sais pas si il aura mal, si il aura peur, si ...mon unique certitude est que je ne pourrai rien faire pour lui et cette certitude-là m'est intolerable.

 

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 22:20

Jeudi soir, je me suis encore énérvée sur la mère d'O. Oscar était malade et il a passé la journée chez elle. J'ai été le chercher à la fin de la journée. J'ai été reçue sans un mot, on m'a remit Oscar et son sac et on a fermé la porte. Super.

Evidemment, j'étais verte de rage, j'ai donc appelé mon papa.

Il m'a expliqué que si j'étais restée, tout le monde aurait dit que j'étais courageuse, que je me sacrifiais etc.

Mais je suis partie et cela fait de moi une mauvaise fille. Une femme qui choisit la vie. Difficile à assumer n'est ce pas de voir quelqu'un qui prend sa vie en main, assume sa responsabilité.

Il m'a ensuite rappelé que c'était mon choix.

Je lui ai répondu que oui, j'avais fait un choix mais le choix de celui qui choisit de se couper la jambe quand elle est atteinte de gangrène. Oui, je préfère perdre une jambe que la vie mais ça ne veut pas dire que je ne souffre pas, que cette jambe ne me manque pas et que je ne souffre pas de ce membre manquant mais oui, j'ai choisi de vivre.

Dès lors, j'assume du mieux que je peux, j'avance lentement sans cette nouvelle jambe, je trébuche, je pleure, j'enrage, je me maudis, je perds espoir etc... mais j'ai sauvé ma vie.

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 22:13

Ma psy m'avait expliqué que chaque famille possède un pillier, une personne vers laquelle on se tourne en cas de besoin, qui sait écouter, aider, soutenir dans les moments difficiles.

Pour moi, c'est mon papa. Je l'appelle quand je ne parviens pas à me rattraper. Quand je pleure trop fort, quand je suis submergée, quand j'ai l'impression que je vais me noyer.

Je l'appelle, nous parlons, je me calme et c'est aussi sereine que possible que je reprends le cours de ma vie à la fin de la conversation.

Il est celui que j'ai appelé en premier quand j'ai appris que j'avais un cancer, c'est lui que j'ai appelé quand j'ai trop souffert de ne pas avoir d'enfants,quand je n'ai plus eu envie de me battre contre la maladie, c'est lui que j'ai appelé avant mon dernier examen de contrôle et c'est encore lui que j'ai appelé vendredi quand je ne parvenais pas à arrêter de sangloter sur le parking du boulot.

Il a toujours été fort, juste et fort. Dans l'écoute, positif mais fort.

Mais ce vendredi il a pleuré, pour la première fois malgré toutes les horreurs que j'ai pu lui dire auparavant. Il a simplement dit que c'était terrible, pour essayer de me consoler, il me disait des choses qu'il ne pensait pas...

Un jour après l'autre, un pas à la fois.

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 22:06

21

Vendredi vers 10h du matin, j'ai reçu un appel de mon gynecologue.

Il m'a annoncé que le test de chromosomes que nous avions pratiqué à montré un résultat inquiétant.

Le taux de chromosome 21 du cassis est anormal.

Jeudi, je devrai passer une amniosynthèse pour préciser le diagnostique.

J'aurai les résultats dans 10 jours.

Nous sommes anéantis.

La décision est prise, la difficulté, l'ingérable, l'inimaginable est de l'assumer.

Je le sens bouger, je l'aime déjà, je...

Nous sommes anéantis, nous vivons comme dans du coton.

Je ne sais pas comment je vais pouvoir vivre les semaines qui suivent. Survivre serait le bon terme plutôt.

Un jour à la fois, j'imagine.

Le test a également révélé qu'il s'agissait d'un petit garçon.

 

Partager cet article
Repost0
12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 16:32

Dans un monde normal, il serait bientot l'heure de fermer mon PC, de prendre ma voiture et de rentrer à la maison. Je passerai la soirée à cuisiner, regarder la télé, jouer avec mon fils, le porter partout car il adore etre dans les bras, râler parce qu'il a encore mis du gervais partout y compris dans mes cheveux, sur mon pantalon et dans ses oreilles (ou les miennes, au choix)

Mais aujourd'hui, ce ne sera pas comme ça, aujourd'hui, je ne vis plus avec mon fils, et ce week-end, il est chez son papa, il n'y aura pas de petit gervais, ni de pantalon sale, ni de rires, il n'y a que moi qui sanglote déjà à la perspective des longues heures qui me séparent de lui.Je ne le reverrai que lundi soir.

J'avais prévu de m'habiller en fille et de préparer une soirée sympa pour Julien mais ça m'a l'air compromis.
Je sais que le temps guérit tout ou adoucit pour le moins, que certains jours, je vais même etre contente de ma liberté mais en attendant je ne sais toujours pas quoi faire de moi, je ne sais même pas ce que je pourrais faire pour m'aider.

Revenir en arrière est impossible, je le sais bien, mais bon sang, il faut que je trouve un truc pour que cela arrête de faire si mal.

A méditer.

Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents