J'ai bien reflechi trois secondes avant de trouver un titre à ce billet qui sera forcément court (il est tard).

J'avais pensé à "En sucette" ou "freestyle" ou "foireuse" mais finalement celle qui changeait de vie, c'est mieux, ça ne donne pas une impression négative.

Je vais le faire en style télégraphique car franchement, je n'ai pas la force de faire mieux (et pourtant, je me plainds déjà).

Bref, ces derniers mois en quelques dates clefs:

- le 6/06: j'apprends avec un jour d'avance sur le planning que je suis GUERIE. c'est officiel, plus de cancer pour moi, plus d'examen non plus. Libre.

- Le 06/06 toujours; un concours de circonstance fait que je parle avec Julien, un ancien collègue, au téléphone

- Le 06/06 encore lui: je ne fête pas la nouvelle avec Olivier, je vais à Solvay.

- Le 7/06: le premier jour du reste de ma vie et la seule chose à laquelle je pense c'est que j'ai envie qu'on m'embrasse. Mais un vrai baiser, un qui fait frissonner, qui donne envie d'un deuxième et de ne plus s'arrêter. O. embrasse comme un poulpe mort et la perspective de passer les 40 prochaines années sans un bon baiser, ça ne va pas. mais vraiment pas. Je ne suis pas sortie des flammes de l'enfer pour mener une petite vie pepère.

- LE 7/06: j'écris un email malhonnête à Julien où (bien qu'il vive à Londres, qu'il soit plus jeune que moi, que je sois en couple et maman d'une jeune créature) je lui propose de m'embrasser. Ni plus ni moins, le deal propose un baiser voir deux. Il accepte (je n'avais pas vraiment prévu cette éventualité là, mais je me sens comme une jeune dinde gloussante ou plutot comme une femme amoureuse) et je sens que ça va être gai et terrifiant. Ma conscience me ronge. Déjà.

- Le 18/06: je pars à Londres pour suivre un cours mais surtout pour voir Julien que je n'ai pas vu depuis 3 ans et un bébé (enfin pour moi). Quelque part sur Ladbroke street, il m'embrasse et ça me secoue la pulpe, ma vieille pulpe rance. J'en suis retournée comme une crèpe. Je me sens vivante et heureuse et complète et même pas coupable, j'ai juste l'impression de faire ce qui est bien pour moi. Je reste 3 jours à Londres, je ne dors pas beaucoup (mais toujours toute seule au prix d'une volonté que je ne me connaissais pas. Je ne dépasse pas le stade du baiser mais il apparait clairement que cette histoire n'en restera pas là. Avec lui, je me sens "moi" et ça me fait un bien fou.

- Je 21/06: je rentre à Braine. OScar m'a manqué, Olivier pas. Je me sens mal en sa présence.

-LE 30/06: Julien est de passage en Belgique. Je comprends qu'il me sera impossible de ne pas vivre cette histoire. Et je constate également que je ne suis pas de la race des femmes infidèles, je ne peux pas combiner, c'est l'un ou l'autre mais pas les deux. Ce sera Julien (mon cerveau crie "oui, mais oscar?")

- Le 03/07: J'annonce à Olivier que je le quitte. Il dira 5 phrases dont aucune ne vise à me faire changer d'avis et finira la soirée dans un bar pour rentrer ivre mort et s'endormir sur le canapé.

- Le 06/07: Julien est toujours en Belgique et je suis moins sage, même pas sage du tout d'ailleurs.

- Le 19/07: Je découvre que je suis enceinte (de Julien au cas ou quelqu'un aurait un doute)

- Le 19/07: je l'annonce à Julien de passage à Bruxelles: Il dit "bonjour" je dis "je suis enceinte" je me sens comme cette petite souris face à l'ours (Célestine?). Même pas une seconde après l'annonce, il sourit, ouvre les bras, me serre contre lui et a l'air ravi. Ce type est dingue/merveilleux

- fin juillet et debut aout: Je vis toujours avec Olivier. Il nie l'affaire, fait comme si je n'avais rien dit. Je supporte tellement mal la situation que je dépéris. Je perds du poids c'est positif, je me vide de mon envie de vivre ce qui l'est moins. J'ai l'impression que mon âme se déchire.

- quelque part début aout: j'annonce la nouvelle du bébé (surnommé le cassis) à mes parents: réaction de ma mère: c'est triste. Je perds quelques points de vie supplémentaire. LA culpabilité me ronge. On commence à se renseigner auprès des avocats pour la garde d'Oscar. je meurs un peu plus chaque jour.

- Le 15/08: je loue une maison à Lasne

- Le 22/08: Julien et moi emménageons à Lasne.

- Le 25/08: Oscar dort chez son papa et mes sanglots semblent ne pas avoir de fin. C'est inhumain. Je ne peux pas vivre sans lui. C'est comme la vie sur terre sans soleil, une hérésie, une ineptie, une impossibilité, c'est contre-nature. Julien a beaucoup de mal à me voir dans cet état, j'ai beaucoup de mal tout court.

- Le 27/08: olivier et moi, commençons une médiation pour trouver un accord au sujet de la garde d'Oscar. J"ai furieusement envie de mourir. C'est affreux, odieux, inhumain. Il me fait avoir recours à tout ce que j'ai de volonté pour passer par-là. Je le fais en de disant que je dois trouver un accord pour que jamais Oscar ne doive se dire 'Oh non, mes parents seront présents..."

- Le 4/09: ma nouvelle boss m'annonce qu'elle a décidé de mettre fin à mon contrat plus tôt que prévu.

- Le 09/09: première échographie: le cassis va bien, il est très rémuant et il y a 80% de chance pour que ce soit une fille.

Conclusion: de positif (une vraie histoire d'amour, un nouveau bébé, un nouveau départ, une guérison et la sensation que je prends enfin le controle de ma vie) du négatif (des nausées, de la culpabilité, une histoire qui commence sur les ruines fumantes d'une autre et franchement ça n'aide pas, Oscar qui me manque tellement plus que ce que j'avais imaginé dans mes pires cauchemards, mon boulot perdu, mes parents que je ne sens pas avec moi pour la première fois de ma vie, la sensation d'être seule (même auprès de mes copines, je dois me justifier) faire du mal à Olivier qui bien que n'étant pas un homme parfait ne mérite cependant pas ce que je lui fais, une situation financière désastreuse (je paie deux loyers pour l'instant)...

Je suis tellement secouée que je ne sais plus comment on met un pied devant l'autre. C'est sans doute pour cela que j'ai eu le besoin d'écrire. Je voudrais me rouler en boule et attendre que l'orage passe. Je suis rarement lâche mais là, c'est trop, juste trop (et dire que je ne peux même pas noyer mon chagrin dans l'alcool).

Bref, je l'avais dit, je suis celle qui change de vie. Fingers crossed, for the best...

Il s'en passe des choses et je prends rarement le temps de tout raconter. Quelques news donc.

Oscar a un an, c'est passé à une vitesse incroyable, un peu comme une séance de cinéma avec un super film, on en sort heureux et étonné que deux heures se soient écoulées. Il se porte comme un charme, il est curieux de tout, sociable (il adore la compagnie des autres enfants), il se tient debout tout seul et fait un ou deux pas avant de se rasseoir bravement. Il adore aller sur le toboggan et faire du vélo avec son papa (Oscar sur son mini vélo et le papa qui pousse en fredonnant le générique d'Indiana Jones) et il est toujours aussi beau (ha ha vous ne vous attendiez quand même pas à ce que je sois impartiale, ce n'est pas mon rôle, cet enfant est le plus beau, le plus intelligent, le plus choupi du monde et c'est moi qui l'ait fait. Na!)

En ce qui me concerne, petits soucis de santé, pneumonie + germe atypique non identifié + reflux gastrique + défense immunitaire en vacances (je mets 3 mois et deux visites chez l'Ophtalmo pour guérir d'un orgelet), globalement très faible (car surmenée) MAIS moral excellent. J'ai l'impression que désormais si ce n'est pas mortel et que ça se soigne, je suis contente :-)

Boulot toujours aussi insipide mais bien payé, mes priorités sont ailleurs.

POur garder mon cerveau éveillé, j'ai passé le TOEFL (très décevant, je m'attendais à un haut niveau mais je me suis ennuyée, cependant mon score ne me permet pas de rentrer à Harvard si je le voulais, il faut 110 sur 120 et je n'ai eu que 109), J'ai également passé la certification ITIL V3 Foundation, j'avais envie d'un break par rapport au pharma, trois jours d'IT m'ont fait du bien. J'étais persuadée d'avoir échoué, j'ai obtenu 90%. Je suis un boulet. Objectif à ajouter à ma liste: augmenter confiance en moi à ce niveau-là parce que franchement bouder toute la soirée parce que j'ai échoué quand j'ai obtenu 90%, c'est crétin, comme un lapin.

Ma thérapie progresse, en fait, j'en suis deux en même temps, une avec Florence pour trouver un sens à tout cela et trouver la paix, trouver quelques réponses, pardonner (moi surtout), m'affirmer, apprendre l'égoïsme, me respecter, en finir avec les angoisses etc... La seconde avec Hilde, sexologue, car après un cancer et un bébé, ce n'est pas la fête du slip. Nous y allons à deux, nous réapprenons la tendresse, la sensualité, ça nous permet de parler, de mieux nous comprendre, ce n'est pas encore aventureux mais ça ne semble plus perdu à tout jamais, ce qui est déjà un beau progres. En solo, avec Hilde, je travaille sur ma peur, sur mon incapacité à lacher prise et j'avance.

J'avance, je me trompe, je me relève, je comprends enfin certains trucs, je pardonne, je râle, je ris, je profite, je vis un peu mieux avec moi-même.

J'ai repris le sport. Dingue. Je suis le programme Start to run. 5km en 12 semaines. Chaque session est juste un peu plus ambitieuse que la précédente, ça me fait un bien fou. J'en ressors fière comme un pou (moi qui n'ai jamais su courir de ma vie), pleine de confiance en moi (ha ha on croit rêver), la douche qui suit est délicieuse et je continue la journée sans stress. Un vrai bonheur. Je cours 3 fois par semaine et j'adore ça.

J'ai fait régime et je pèse désormais 57kgs, mon ventre porte encore les traces de la grossesse mais je me sens beaucoup mieux et last but not least, dans quelques jours, nous partirons pour 3 semaines au Costa Rica avec une belle escale à New York. J'adorerais qu'Oscar fasse ses premiers pas à NY si pas, les plages du Costa Rica, ça ira aussi :-) Je suis super heureuse à l'idée de passer 3 semaines avec les deux hommes de ma vie, yeahhhh.

Have fun and take care.

J'ai longtemps eu l'impression d'être folle (dans le sens où il me semblait que tous les autres étaient fous, ce qui est la définition même de la folie), il y a tellement de choses que je ne comprends pas, qui me dépassent, qui me choquent, qui me font mal. La plupart des actes anodins des autres échappent complètement à ma logique. Un cas typique, une personne se plaint de son boulot, déteste l'entreprise, ses collègues etc... mais quand on demande à cette même personne pourquoi elle ne change pas de boulot, la réponse sera toujours "ça, non jamais". Totalement incompréhensible pour moi.

Je parlais, il y a quelques semaines des HP (pour High Potential, on les appelle aussi Sur-efficients, zèbres ou surdoués, la vérité est plus simple, deux hémisphères dans le cerveau, en général c'est le gauche qui domine, sauf chez environ 10% de la population chez qui c'est le droit. ça donne une autre façon de penser plus globale, plus mélangée, plus rapide) les signes en plus que tests de QI sont une grande sensibilité, beaucoup de curiosité, peu de concentration, aucune confiance en soi et j'en passe.

On m'avait déjà posé la question plusieurs fois (ma psy-cancer par exemple), ma copine Céline me disait que j'étais un autiste de haut niveau (je choisis résolument bien mes copines) alors quand ma collègue Marie m'a posé la question au bout d'une demi-heure de conversation, je me suis dit qu'il était temps d'investiguer.

Comme souvent, j'ai commencé par la lecture d'un livre "je pense trop" de Petitcollin; Une révélation, je rentrais enfin dans une case, mes différences prenaient un sens, je trouvais une sorte de justification de moi-même.

Elle propose un petit test amusant: " De quelle couleur est le mot mardi?"

(je vous laisse un peu de temps, la réponse logique est évidemment aucune, par contre, pour un petit HP le mot mardi a bien une couleur, dans mon cas, ce mot est jaune).

Elle explique ma sensibilité à l'art (je pleure devant une peinture et mon humeur change en fonction de la musique que j'écoute), ma curiosité pour tout ainsi que mon manque de passion pour quelque chose de particulier, mon besoin maladif de faire des études (pour nourrir l'ogre qui me sert de cerveau), mon sens de l'humour, mon manque de confiance en moi, mes difficultés à m'endormir (la bête ne se laisse pas facilement avoir...)

Ensuite, j'ai été voir Florence, qui a confirmé la chose. Maintenant, j'essaie de comprendre comment fonctionnent les autres et c'est plutot amusant.

J'envisage évidemment de poursuivre les tests pour en être absolument certaine (comme c'est génétique, il y a des chances pour qu'Oscar soit concerné) il ne faut quand même pas croire que je vais troquer mon baril de manque de confiance en moi contre deux barils de sur-efficience comme ça...ce serait mal me connaitre...

revient à mes parents.

POur ce message extraordinaire:

:" D'après Charles Peguy, 38 ans est un âge terrible, car c'est l'âge ou l'on devient ce que l'on est".

Merci d'être toi.

Merveilleux, n'est-ce pas?

Entre autres cadeaux, Oscar a débarqué en me laissant un visage digne de Super Tomate, j'étais rouge-rouge. Pas rosé charmant, non rouge. Pivoine resplendissant.

Il parait qu'il faut 1 ans pour que la peau récupère d'un accouchement. Un jour, j'ai été choquée de me voir si rouge dans le miroir, je tenais Oscar dans mes bras, tout blanc, la peau parfaite et moi, j'aurais pu jouer à Bioman sans cagoule (oui, force rouge). J'ai donc décidé de prendre les choses en main.

J'ai pris la disposition de prendre rendez-vous chez l'esthéticienne, un bon Groupon plus tard, je me retrouvais chez Olga.

Olga fait partie de ces personnages qui d'emblée force l'admiration. Energique et déterminée, on apprend pendant qu'elle applique ses différents produits, qu'elle fait de la recherche en cosméto, qu'elle a un bébé, qu'elle est bielo-russe, qu'elle joue de la Harpe et la liste semble sans fin.

Depuis, j'ai une peau de bébé, je vais chez Olga une fois par mois, le soin dure une heure, c'est agréable et relaxant.

Le grand avantage (au delà du fait de parler avec quelqu'un d'intelligent, que celle qui n'a jamais connu de moment de solitude chez l'esthéticienne me lance la première pierre) est le fait que le soin est adapté. Pas de cure trucmachin, ni de soin machintruc, non, elle inspecte la peau et adapte le produit. Cela semble simple comme procédé et pourtant, c'est la première fois que je rencontre ça.

Olga a deux cabinets, l'un à Rhodes-Saint-Genese et l'autre Rue du Bailli.

Téléphone :  0485 50 25 67

http://www.parfumdambre.com/Traitements-cosm-tiques.html

Je vous l'avais dit, une année pour me prendre en main. La prochaine fois, je vous parle de mon coiffeur :-)