Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 16:30

Je ne savais pas, avant de tomber malade, il y a deux ans, que ce désir d'enfant était si fort chez moi.

Quand on m'a annoncé le cancer, je suis ressortie de l'hopital, toute seule évidemment (c'était un examen de routine) et sans avoir aucune idée de mes chances de survie.

Les mots tumeurs et cancer me glaçaient le sang.

 

Cette première nuit d'insomnie, je l'ai passée à me demander comment j'allais gérer (ça doit être mon côté chef de projet), la mort si elle était imminente, la douleur, la souffrance psychologique etc...

 

Etrangement, la mort ne me fait pas peur, c'est moche à dire mais globalement, de mon point de vue égoïste, ce sont ceux qui restent qui souffrent, moi je n'aurai plus à m'inquiéter.

La douleur me faisait plus peur, mais je pense que nous aurions trouvé des solutions.

 

Non, ce qui vraiment me faisait souffrir, c'était la perspective de ne pas avoir d'enfants. De ne pas aimer quelqu'un de cette façon-là. J'ai toujours regretté de ne pas avoir de frère ou de soeur, ces mots resteront à jamais vides de sens pour moi et même si il existe des millies de mots dont je ne connaitrai - j'espère- jamais la signification, frère et soeur, resteront un manque pour moi.

 

J'avais 34 ans. Pendant un an, il nous a été interdit d'essayer de nous reproduire, le traitement subi aurait eu des impacts négatifs sur le foetus. Cette année m'a semblé longue, je me sentais comme le joueur sur le banc de touche, condamné à regarder les autres jouer, de loin.

Notre première tentative, spontanée, s'est terminée au bout de quelques semaines. Un avortement spontané. un foetus non viable que mon corps dans sa grande sagesse a décidé d'expulser.

 

Notre seconde tentative a été encore plus rapide, mardi j'ai appris que j'étais enceinte, mercredi, je ne l'étais plus. Nous n'avons même pas eu le temps de fêter le nouvelle. Un faux positif? un long retard de règle ou un nouvel avortement spontané? Je ne sais pas et je ne le saurai jamais.

 

Encore une fois, ne pouvant rien faire de plus que d'aller consulter des médecins et attendre d'aller mieux, je me fais des films

Mille questions se bousculent dans ma tête: et si je ne pouvais jamais en avoir, est-ce que je serais heureuse dans l'adoption, est-ce que O me quittera? etc etc...et si c'était une maladie? ou la ménopause? ou ...

 

Aujourd'hui, je tente d'identifier ce que je peux déjà gérer, je vais procéder étape par étape, investiguer ce qui pose problème, suivre des traitements si il le faut, pleurer si je le sens, sourire quand je le sens aussi. Ne pas voir tout en noir, ne pas vivre au pays des Zibounours non plus, profiter du bon, assumer le mauvais...

 

Encore une fois, mes amis anglais m'offrent la conclusion, let's hope for "Third time lucky" beaucoup plus positif que le très français "Jamais deux sans trois"...

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents