Celle qui allait à La Scala.
Pour ceux qui ne connaissent pas : http://fr.wikipedia.org/wiki/Scala
J’étais à Milan pour le boulot et j’en ai profité pour aller voir mon premier Opéra.
L’œuvre s’intitule Jenufa de Leos Janacek.
C’était en tchèque et je n’ai absolument RIEN compris de l’histoire.
Je raconte.
Suis seule dans ma petite loge à regarder l’orchestre, le chef d’Orchestre arrive, la salle applaudit, ben moi aussi tiens, il agite ses bras dans les airs, les musiciens se mettent à jouer. Chic, une harpiste.
Sur la scène vide de tout décor, une nana débarque vêtue d’une longue robe de nuit blanche, elle tient une plante en pot dans les mains.
Ensuite elle s’agenouille et regarde la plante d’un air triste, avant de se mettre à chanter…
Un type apparait il joue avec un couteau et un petit bâton, vêtu de blanc, il chante, hop elle chante, ils chantent. Je me dis que ça doit être son amoureux, le blanc c’est la couleur des gentils, tout le monde sait ça.
Une vieille débarque, elle chante, elle est toute vêtue de noir, pas une méchante, une veuve sans doute.
Deuxième acte, Jenufa (la nana je crois) a changé de robe (parce que j’ai fini par réaliser qu’elle n’était pas en robe de nuit), il y a un berceau sur la scène, dedans un truc en chiffon avec du rouge comme pour faire des cheveux roux. La vieille chante, l’air fort triste, attrape le chiffon dans le berceau et quitte la scène.
Là, une Jenufa primesautière, nous la chante guillerette quand soudain, drame, elle constate que le berceau est vide ! Mais, damned où est le chiffon à cheveux rouges ??? Angoissant à mort.
L’amoureux arrive, il est habillé en noir, serait-il méchant finalement ? le doute plane, moi aussi d’ailleurs, tellement j’ai faim…
Troisième acte, des gens sur des bancs comme dans une église, le type de nouveau en blanc à l’air souriant, il tient un bouquet, je pense : ‘ha ha, il y a du mariage dans l’air’, Jenufa est en noir… pas elle , l’heureuse élue donc (ou la pauvre dinde, selon le point de vue). Une nana en blanc apparait, suivie d’une autre, damned un mariage polygame ???
Bref tout le monde chante beaucoup et pas trop triste pour une fois. Mais personne ne semble se marier (toujours pas de pelle).
La vieille en noir débarque alors avec le chiffon aux cheveux rouges, Jenufa le tripote, a l’air fort triste, chante beaucoup. Un premier rideau se baisse, sur scène, il ne reste plus que Jenufa et son faux-amoureux, ils chantent (ben tiens, on est tout étonné). Et là, boum, rideau final.
Et même si je n’ai rien compris, j’ai apprécié les voix, le décor, la musique et surtout cette sensation incroyable de ressentir quelque chose au-delà de la compréhension.
Je me suis rendue compte à un moment, que j’étais triste de sa peine, alors que je n’y comprenais rien du tout. Magique, absolument.